Autoconsommation électrique : des Smart Grids aux microgrids


 

En France en 2017, près de 20 000 foyers consomment déjà leur propre électricité. C'est l'autoconsommation individuelle. Parmis les nouveaux usages de consommation ouverts avec les technologies Smart Grids, de nouvelles tendances émergent comme l'autoconsommation collective.

Autoconsommation individuelle électrique : La France accélère le mouvement !

Selon l'article L315-1 du Code de l'énergie, l'autoconsommation individuelle se définit comme étant : "Un producteur, dit autoproducteur, consomme lui-même sur un même site tout ou partie de l'électricité produite par son installation. La part de l'électricité produite qui est consommée l'est soit instantanément, soit après une période de stockage".

Depuis peu, une nouvelle plateforme développée par Enedis (Le Mix par Enedis) permet de suivre trimestriellement l'évolution du parc renouvelable raccordé au réseau. Cet outil met en évidence le spectaculaire décollage des raccordements en autoconsommation individuelle observés en 2018.

Malgré un retard d'installations en autoconsommation en France par rapport à ses voisins européens, Enedis constate que "90% des demandes de raccordement d'unités de production de puissance (≤ 36 kVA) se font désormais dans le cadre de l’autoconsommation". Les installations en autoconsommation concernent essentiellement les panneaux photovoltaïques en toiture (97,9%). Pour autant, 176 installations d'éoliennes ont été réalisées en 2018, notamment sur la Bretagne et la Normandie, et 66 installations hydrauliques dans le centre de la France. Ces sources de production d'énergies renouvelables nécessitent des postes et équipements électriques dédiés afin de sécuriser les installations électriques qu'elles soient photovoltaïques, éoliennes, hydrauliques ou biomasse.

Autoconsommation collective :  produire et consommer son énergie à plusieurs !

L'autoconsommation collective (ou "autoconsommation virtuelle" dans d'autres pays), repose sur le principe de répartition de la production d'énergie entre un ou plusieurs consommateurs proches physiquement (décret du 28 avril 2017).

La fourniture d'électricité est ainsi effectuée entre un ou plusieurs producteurs et un ou plusieurs consommateurs finaux liés entre eux au sein d'une personne morale (association, coopérative, copropriété, bailleurs sociaux, établissements scolaires...) et dont les points de soutirage et d'ingestion sont situés en aval d'un même poste public de transformation d'électricité de moyenne en basse tension. 

Dans les faits, les co-consommateurs signent une convention d'autoconsommation collective, et les co-autoconsommateurs, signent un contrat de répartition de la production . 

Bien que plus compliquée à mettre en place, l'autoconsommation collective commence à séduire. Le projet immobilier Ydéal Confluence à Lyon en est un exemple. EDF et le promoteur OGIC ont mis en place un projet d'autoconsommation collective solaire au sein de la nouvelle résidence. Cette copropriété, fondée sur l'économie du partage et à la pointe de la transition énergétique, produit et consomme sa propre électricité grâce à des panneaux photovoltaïques, et possède un système de stockage et de pilotage intelligent de l'énergie. On entre dans la logique des microgrids.

Les microgrids comme outil de pilotage de la consommation des énergies renouvelables

Ces micro-réseaux électriques, qui comprennent infrastructures de production et de consommation des énergies renouvelables à une échelle locale et autonome, étaient initialement pensés pour favoriser l'accès à l'énergie dans les régions enclavées, reculées ou difficiles d'accès (îles, régions montagneuses).

Or, dans une logique d'auto-gestion et d'autoconsommation collective en énergies, nous voyons maintenant apparaître des microgrids dans des zones indistrielles, dans des quartiers résidentiels, ou dans des habitats collectifs. Il s'agit d'une part de réduire les coûts énergétiques individuels et collectifs en visant l'autosuffisance énergétique (production localisée d'énergie photovoltaïque, éolienne, biomasse), il s'agit d'autre part de fiabiliser l'approvisonnement énergétique, en particulier pour les activités industrielles.

Les microgrids sont composés d'infrastructures de production (éoliennes, panneaux photovoltaïque, hydroliennes...), de stockage et de distribution via un réseau basse tension faisant appel à des solutions de smart monitoring. Un générateur diesel ou au gaz permet de pallier la variabilité de la production. On parle d'intermittence des énergies renouvelables.

S'ils sont théoriquement autonomes, les microgrids sont cependant souvent raccordés aux réseaux nationaux, ne serait-ce que pour vendre les surplus de production non stockables.

 

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